Par une belle journée d’hiver, les élèves de l’école primaire ont accompagné « Lou Papé » sur les traces de Tchintchibounet .

Il y a plusieurs siècles, il est arrivé une aventure rocambolesque à ce petit garçon du village, qui par la suite a donné le nom de «  loup » à ce chemin.

En occitan, un chemin pour les troupeaux se dit « carraira », et la carrière « peiréra ».

A l’origine, le chemin devait s’appeler « lo carraira del lop »

C’est donc une mauvaise traduction en français qui a donné « le chemin de la carrière du loup » car le vrai nom de cette rue devait être tout simplement « chemin du loup ».

La photo date de 1963 ; à cette époque le chemin n’était pas goudronné et point de maison. On distingue juste l’école derrière les cyprès.

Ci-après, la vraie histoire du Chemin de la Carrière du Loup telle que je l’ai retranscrite d’après un document de Mme DUNTZE S.

Histoire vraie du « CHEMIN  DE  LA  CARRIERE  DU  LOUP »

Un chemin du village de Cruviers, partant de l’ancienne route d’Ales et s’élevant jusqu’à la crête de la colline surplombant le Gardon s’appelle « la carrière du loup ».                             

Un récit ancien, rappel d’un fait réel ou fruit de l’imaginaire d’un conteur, illustre le nom de ce chemin, autrefois pierreux et chaotique ; et dont l’appellation peut paraitre obsolète en nos temps modernes.

Il y a bien longtemps vivait à Cruviers, un petit garçon fluet et très intelligent, qui tous les jours après l’école gardait les trois bœufs de sa maman dans un champ en bordure d’un chemin, en haut de la colline entre le village et le Gardon. Il s’appelait Tchintchibounet.

Dans sa musette, il emportait son goûter, un crouton de pain, un morceau de saucisse sèche et quelques figues. Pendant que les trois bœufs broutaient paisiblement, il avait coutume, usant d’un vieux tonneau qui gisait au pied d’un chêne, de se hisser sur une grosse branche de l’arbre. De son poste d’observation, il dominait le territoire tout en grignotant son goûter.                                                                                        

La campagne était tranquille, un peu de vent dans les feuilles, les oiseaux familiers, quelques lapins de garenne dans l’herbe. Tchintchibounet aimait ces heures tranquilles où tout en veillant à ce que les trois bœufs ne s’égaillent pas dans le champ du voisin, il profitait d’une solitude peuplée par les bruits de la nature.

Un jour, à sa grande surprise, alors qu’il était perché dans son arbre, il vit arriver sur le chemin, deux hommes à l’aspect inquiétant et portant sur leur dos d’énormes sacs, qu’ils posèrent à terre au pied du chêne. Cette arrivée insolite fit penser à Tchintchibounet qu’il s’agissait de voleurs. Alors sa sérénité le quitta, il avait très peur et se mit à trembler de la tête aux pieds. Dans un mouvement, il fit craquer une branche ……                                                                                                                                               

Les voleurs levèrent les yeux, apercevant le petit garçon dans l’arbre. C’était un témoin gênant, il fallait qu’ils s’en débarrassent. Le tuer ? C’était trop grave. Ils eurent alors l’idée d’attraper Tchintchibounet, et de l’enfermer dans le tonneau, qui tous les jours servait de marchepied à l’enfant pour grimper dans l’arbre. Leur butin partagé, les deux voleurs quittèrent le pré, laissant le pauvre Tchintchibounet prisonnier dans le tonneau. Il y faisait bien noir, mais le trou de la bonde laissait passer un petit rond de lumière assez réconfortant.                                                                                    

Tchintchibounet avait repris son calme, et malgré sa situation délicate, il décida de finir son crouton de pain et sa saucisse.

Le temps passait, tandis qu’il mâchonnait lentement son goûter, tout en se demandant comment il allait pouvoir se libérer, quand il entendit un trot léger près du tonneau. Un chien peut être ? Il colla son œil au trou de la bonde, et horreur !!!! Vit un loup. Grand, gris, la langue rouge et des crocs effrayants. Le loup était affamé, et l’odeur de la saucisse l’avait conduit jusqu’au tonneau.                                                       

Le loup tournait autour du tonneau, avec l’espoir d’attraper cette saucisse tant désirée. Le petit garçon tremblait de peur, et si le loup faisait éclater le tonneau ? Tout à coup Tchintchibounet se retrouva dans le noir ! Car la queue du loup s’était par mégarde introduite dans le trou de la bonde. D’un mouvement rapide Tchintchibounet  saisit la queue du loup, en espérant qu’une solution heureuse découlerait de ce geste téméraire.

Le loup épouvanté par cette prise inattendue se mit péniblement à galoper, freiné par le tonneau et l’enfant    prisonnier. Sur le chemin qui descendait vers Cruviers, le tonneau rebondissait avec fracas de pierre en pierre. Bien que très malmené par cette course, Tchintchibounet se dit que le tonneau ne tarderait pas à se  disloquer et qu’il serait bientôt libre. Il avait vu juste. Un énorme choc fracassa le tonneau, libérant l’enfant qui lâcha la queue loup, qui fou d’épouvante, repartit au grand galop vers la crête de la colline.

Certains disent que le loup s’est noyé dans le Gardon, d’autres qu’il est allé rejoindre sa meute dans les Cévennes.                                                                                                         

Quoi qu’il en soit, on n’a jamais plus revu de loup à Cruviers et seule la plaque indicatrice au début du chemin « DE  LA  CARRIERE  DU  LOUP » témoigne de cette histoire vraie, ou imagination d’un conteur ???

 

 

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